Reportage : “Ma nuit dans un club échangiste”

4 Nov 2017 | Par Moderatrice

Selon notre sondage, l’échangisme est la plus taboue des pratiques sexuelles. Pourtant, les clubs spécialisés se développent dans toute la France. Pour comprendre les motivations des adeptes, une de nos journalistes a poussé les portes sulfureuses…

Il est 23 heures. Devant la porte blindée où est inscrit  » club privé « , je fais les cent pas depuis un bon quart d’heure. J’hésite. Lieu impossible, lieu interdit. J’ai le cœur qui bat à toute allure… Va-t-on me voir entrer ? Une fois à l’intérieur, vais-je me faire happer par des centaines de mains et de bouches anonymes ? Mais qu’est-ce qui m’a pris d’accepter ce reportage ?… Allez, on respire un bon coup et on sonne. Après tout, les reporters de guerre aussi voient le combat de près !

Lumières tamisées. Quelques couples très B.C.B.G. sont accoudés au bar. Je suis surprise de les trouver si « normaux ». L’atmosphère est tout de même pesante. On se dévisage à la dérobée, on se jauge, on s’évalue. Moi, je n’ose regarder personne. Je me sens très empotée. Heureusement, Marc, le directeur du club, prévenu de ma  » mission « , vole à mon secours et me propose de visiter les lieux.

Au sous-sol

Une piste de danse débouche sur une enfilade d’alcôves en renfoncement où j’entrevois successivement un jeune couple entièrement nu en train de faire l’amour, une femme d’une soixantaine d’années – vêtue de bas – assise entre deux hommes qui lui caressent les cuisses, un cadre moyen qui se déchaîne en poussant des râles, le pantalon sur les genoux. Plus loin, une femme aux seins nus – physique à la Deneuve – suce un sexe en regardant son mari qui la tient par la main… Beaucoup de gens rôdent dans le couloir comme au ralenti, un pas en avant, un pas en arrière. Hésitations, frôlements, caresses furtives. Dans un coin, une grappe d’hommes s’agglutine autour d’une proie dans un silence de mort, comme s’il y avait de la culpabilité dans l’air. Cette ambiance moite est très oppressante. J’ai la nausée… Sans doute espérais-je retrouver un peu de ces joyeuses et franches mêlées rabelaisiennes suggérées par Vincent Ravalec dans “Cantique de la racaille” !

Remontée à la surface et revigorée par un verre de whisky-Coca, j’ai livré mes premières impressions à Alice (32 ans, styliste), une jolie brune assise à mes côtés, peu surprise par mon malaise : « Il faut du temps avant de saisir en quoi cette ambiance peut être grisante, me dit-elle. Moi, j’ai mis plusieurs années… Pour un couple, fréquenter ce type de club, c’est toute une préparation psychologique. Henri et moi, nous n’y venons d’ailleurs que dans des moments privilégiés de complicité et de désir… » Alice a été longtemps « préparée » par son mari, Henri, qui a toujours aimé faire l’amour en imaginant que d’autres personnes se mêlent à leurs ébats. « Je ne partageais pas tous ses fantasmes mais j’étais très excitée à l’idée qu’on puisse nous voir en train de faire l’amour. C’est cela que nous mettons en pratique ici.

Avant d’entrer, Henri et moi établissons clairement les limites de ce que nous nous autorisons mutuellement à faire. Nous nous faisons entièrement confiance et il n’y a jamais eu de problème. Ce qu’il y a de formidable ici, c’est qu’une femme n’est pas ennuyée. Elle jouit d’une liberté totale : si vous avez envie comme moi de quelques caresses et pas plus, vous n’avez qu’à faire signe. Personne n’insistera, ne s’en offusquera ni ne vous traitera d’allumeuse ! » Alice et Henri sont mariés depuis six ans. Ils ont un enfant. Ils s’offrent « les clubs » comme une fantaisie érotique, trois ou quatre fois par an, toujours à l’improviste. « On vit quelque chose de très fort, de violent, des émotions qui nous rechargent érotiquement pour plusieurs semaines. »

Qui sont les clients ?

Des couples unis (légitimes ou non) à 50 %. L’autre moitié est composée de couples « légers », amants d’un moment, auxquels vient s’ajouter toute une frange de « branchés », de curieux ou d’égarés : des collègues de bureau qui, un soir, « pour rigoler », ont décidé de s’offrir « un plan sexe un peu délire »… C’est ce que m’explique Marc. « Autrefois, ajoute-t-il, ce type de boîtes était réservé à une élite financière ou intellectuelle dont la moyenne d’âge avoisinait les 40 ans. Depuis leur médiatisation, elles se sont à la fois démocratisées et rajeunies. »
Marc propose de me présenter quelques personnes disposées à se confier. Après s’être éclipsé un instant, il revient accompagné d’un homme de 40 ans au look intello, Laurent, et d’une jeune femme en longue robe de soirée noire, Marie. Tous deux sont convaincus que l’échangisme renforce à la fois le désir et les sentiments : « Je suis marié depuis vingt ans à une femme que j’aime, déclare Laurent. Lorsque je la vois caressée et désirée par d’autres, ça me fait un peu mal mais, du coup, je retrouve toute la fougue de mon désir pour elle. Je la revois comme au premier jour. » Et Marie poursuit : « Mettre à l’épreuve sa propre jalousie, sentir la peur de l’autre, ça crée une complicité en plus. Quand on rentre du club et qu’on se retrouve tous les deux, on refait l’amour en se “repassant” le film de ce qu’on vient de vivre. On est encore plus liés parce qu’on a vécu ensemble des situations hors du commun… »

Retour au sous-sol vers la discothèque, en compagnie de Marc.

J’évite de croiser les regards. L’inconvénient dans ce genre d’endroit c’est qu’une fois le seuil franchi on a le sentiment de se balader avec une pancarte où serait inscrit en grosses lettres rouges : « Je veux baiser. » Sur la piste, une femme se déshabille tandis que les autres danseurs l’entourent en frappant des mains… Zut, le groupe disparaît dans un recoin. Marc attire mon attention vers un couple de sexagénaires à l’allure distinguée : « Ils ont commencé à fréquenter les clubs au début des années 70, lorsque c’était la mode. Ils n’ont jamais arrêté. C’est leur rituel : une fois par mois depuis trente ans ! » Il me désigne alors un homme d’un certain âge : « Voilà un cas type d’habitué. Ce monsieur de 55 ans n’arrive plus à satisfaire sa très jeune femme, alors il se masturbe en la regardant s’éclater. »

Je crois que j’ai compris, il y a deux sortes de « couples unis » qui fréquentent ces clubs : ceux qui sexuellement s’entendent bien et viennent réaliser ici les fantasmes qu’ils évoquent ensemble dans l’intimité et ceux qui, au contraire, recherchent hors du couple ce qu’ils n’y trouvent pas, ou plus. Les premiers jouent à exacerber un désir qui existe déjà. Les autres se contenteraient seulement de le retrouver… Quoi qu’il en soit, tous se revendiquent fidèles en dehors de leurs incartades communes, qu’ils ne considèrent d’ailleurs pas comme des « tromperies ».

« Tromper » n’a aucun sens dans un club échangiste.

Il n’y a pas de trahison. On ne fait pas l’amour en cachette du partenaire, mais à ses côtés et sous ses yeux. Ici, le sexe est désacralisé et dédramatisé. C’est un jeu dont la règle est claire : hommes et femmes viennent s’amuser l’espace d’une soirée, puis chacun repart avec sa chacune dans la vie normale. Le risque de nouer une relation affective avec un(e) inconnu(e) est quasiment nul – d’ailleurs les clients n’échangent généralement pas leurs coordonnées. Reste à affronter l’infidélité physique. Même celle-ci est déniée par certains. Je demande à Laurent comment il gère sa jalousie. « Je tiens les mains de ma femme et lui murmure des mots d’amour pendant que je l’offre à un autre, mais cet autre n’est qu’un objet sexuel. Grâce à la capote, il n’y a pas de vrai contact physique entre eux. C’est mon sperme qu’elle reçoit ensuite en elle. Nous ne cessons pas d’être ensemble. »

Mais si Laurent n’a pas ressenti de jalousie au moment crucial, il a blêmi lorsque sa dulcinée a ensuite échangé quelques mots avec le bel étalon… Quant à Alice, la jolie brune de tout à l’heure, elle m’a avoué éprouver un plaisir masochiste à voir son mari avec d’autres : « Ça me soulage, a-t-elle ajouté. Je suis d’un naturel très jaloux et j’ai besoin de l’exprimer, alors je préfère que ce soit dans un lieu où je contrôle, un lieu où c’est “pour de rire” !… » Une forme d’exorcisme, en somme.
1 heure du matin. Changement de décor. J’ai rendez-vous avec Adam (fondateur du célèbre Adam’s Club) dans son nouveau lieu : le Club 13. Roi de l’orgie depuis trente ans, il m’expose l’éthique de l’échangisme « qui bannit l’hypocrisie régnant dans notre société au profit de la complicité et de l’échange ». J’avoue que je ne m’attendais pas à entendre autant parler d’idéal, de sentiments et de « vraie fidélité ».

A côté de moi, un homme boit tranquillement un verre avec sa copine.

Soudain surgit une fille en rouge qui s’assoit à côté de lui et lui pose la main sur le sexe. Le type se retourne, pas très content : « Attendez, j’en suis à l’apéritif ! » Je tousse pour masquer un fou rire. La fille en rouge me lance un regard complice. J’en profite pour lui mettre, à mon tour, la main dessus… Les femmes qui rêvent de câlins collectifs sont fort rares, paraît-il. Mais elles existent ! « Je m’en donne à cœur joie, sourit la fille en rouge, même dans la vraie vie, j’ai tendance à regarder les garçons comme des objets sexuels, alors ici, vous pensez, c’est génial, surtout quand on est une fille ! Si quelqu’un ne vous revient pas, il suffit d’un léger signe de tête pour l’éconduire. En revanche, si un type vous plaît, vous lui touchez directement le sexe et les présentations sont faites…
— Hum ! sauf tout à l’heure…
— C’est la première fois que je me fais rembarrer ! C’est normal ici de faire ça ! C’est même bien vu. C’est ça qui me plaît justement, que tout soit permis. Mon plaisir est surtout ludique.
— Pas sexuel ?
— Aussi. J’aime cette ambiance sordide. Les gens qui s’exhibent, surtout les hommes, ne sont pas beaux. Ça me rappelle les premières peurs de la sexualité, les premiers dégoûts de l’enfance. Leurs têtes quand ils jouissent, les bruits qu’ils font, les râles… Je suis dégoûtée autant qu’excitée, c’est un peu comme une drogue… Ah ! et puis ce qu’on appelle les gang band, cette horde d’hommes qui vous entourent, ça donne le désir d’être engloutie, souillée. Plus c’est glauque et plus j’aime… »

Je demande à deux femmes qui rient ensemble, à côté de nous sur la banquette, si elles aussi aiment les « gang band ». « Oh, je trouve cela très flatteur et gratifiant, tous ces hommes autour de moi, répond Lucie, 45 ans environ. J’ai le sentiment d’être la star du moment. Et puis, quand vous avez un mari éjaculateur précoce, vous êtes bien contente d’avoir du temps devant vous et du renfort ! Mon amie Danielle, réputée nymphomane et qui n’est en fait qu’anorgasmique, apprécie beaucoup elle aussi ! »
Adam, qui a vu deux générations défiler dans son club, mesure la différence : « Les filles semblent moins érotiques que leur mère parce qu’elles ont justement moins de tabous ! Et comme les jeunes n’en ont presque plus, ils manquent d’imagination… et de fantasmes. Par exemple, je ne les vois jamais faire l’amour sur les tabourets du bar. C’est tout juste s’ils ne nous demandent pas des lits !… »

3 heures du matin.

Dans un recoin sombre, deux filles s’embrassent à pleine bouche. C’est courant, paraît-il, à cette heure tardive. Beaucoup de jeunes femmes légèrement « bi » profitent de l’alibi orgiaque pour goûter aux plaisirs du saphisme. En revanche, les relations entre hommes sont inexistantes. Les femmes ont beaucoup moins de mal à assumer leur homosexualité latente que les hommes, qui la vivent « par procuration ». Lorsque leurs doigts se mélangent sous la jupe d’une même femme…

4 heures. Je pars en même temps qu’un couple qui veut bien me déposer… Dans la voiture, je demande : « Vous raconterez votre soirée à vos amis ? » « Bien sûr que non. Nous assumons tous deux parfaitement, assure Boris (producteur de films), mais nous ne surestimons pas l’ouverture d’esprit des gens, même de nos amis les plus proches. Le tabou est trop puissant : nous serions tout de suite catalogués “pervers”. » Et Sylvie, sa femme, d’ajouter : « Il vaut mieux que cela reste secret. Cela fait partie du fantasme. On aurait bien du mal à en parler d’ailleurs, parce que même à nous, ça ne nous paraît pas vrai. Là-bas, c’est un autre monde. Quand on en sort, c’est comme si cela n’avait pas existé… »

“Certains couples ont besoin de ressentir la peur de perdre l’autre”

Sylvain Mimoun, auteur des Maux pour le dire (J’ai lu), gynécologue et psychosomaticien, dirige le Centre d’andrologie de l’hôpital Cochin, à Paris.

Que représente l’échangisme pour un couple ?
Une manière de sortir de la routine et de stimuler ses émotions. Il y a des couples qui ont besoin de ressentir la peur viscérale de perdre l’autre pour éprouver leur lien. Pour eux, l’amour n’est que passionnel.

Est-ce un fantasme plutôt masculin ?
L’échangisme est l’un des fantasmes les plus fréquents chez les hommes, qui sont très visuels. Toute mise en scène, réelle ou imaginaire, est pour eux d’une grande efficacité érotique… Cette tendance s’accentue avec l’âge. Vers 50 ans, ils deviennent moins pulsionnels et ont d’autant plus besoin de ces stimuli pour relancer leur désir.

Du fantasme au passage à l’acte, pensez-vous qu’il n’y ait qu’un pas ?
S’il n’y en a qu’un, il est de géant ! A mon avis, il y en a plusieurs. Passer du « fantasme personnel », qu’on a tout seul dans sa tête, au « fantasme échangé » avec son partenaire constitue déjà un premier pas important. Puis vient ce que j’appellerais le « fantasme sonore » : en faisant l’amour, le couple évoque verbalement des situations où d’autres personnages entrent en jeu. Il peut y avoir une troisième étape où s’ajoutent l’image et le mouvement : le couple peut jouer le rôle de plusieurs personnages. A ce stade, il n’y a effectivement plus qu’un pas pour franchir la porte d’un club.

Le passage à la réalité réserve-t-il des surprises ?
il arrive souvent que des hommes, pourtant très demandeurs, se retrouvent, une fois sur place, totalement inhibés et sans érection du tout ! L’angoisse a éclipsé le désir. Ils ne supportent pas de voir leur femme prendre trop de plaisir avec un autre. Ils sont persuadés qu’elles n’ont jamais joui ainsi avec eux. J’ai reçu des patients qui n’ont commencé à avoir des problèmes d’érection avec leur femme qu’après une soirée échangiste !… Cela souligne la fragilité des hommes – plus que des femmes – face à ces situations. Car avant les stimuli, l’homme a d’abord besoin d’être rassuré.

Et un homme qui ne peut accéder au plaisir que dans des situations d’échangisme ?
C’est pathologique et ça limite beaucoup son champ sexuel. Ensuite, il doit être difficile pour lui de trouver une partenaire qui accepte d’emblée cette particularité.…

Commentaire : on ne parle pas de ces choses-là !

Les tabous sont aussi un fil à la patte quand on voudrait suivre ses désirs, s’exprimer et s’épanouir. Muriel Dagmar, psycho-sexologue, nous invite à les choisir au lieu de les subir.

Le tabou de l’inceste est réprimé par la loi et chacun sait ce qu’il encourt de l’enfreindre : il y a des sanctions pénales. C’est un tabou officiel. Mais la plupart des tabous sont des interdits non formulés : ce sont des sujets dont on ne parle pas, des choses qu’on ne fait pas et on ne sait pas vraiment pourquoi. C’est comme ça, voilà tout.

Les tabous forment des « trous noirs » dans les relations entre les gens et dans la communication. Le plaisir, par exemple, n’est jamais mentionné dans les cours d’éducation sexuelle. Pourquoi ? En famille, certains sujets de conversation sont proscrits. Combien de fois une naïve question d’enfant a-t-elle jeté un froid ? On ne parle pas de ces choses-là. On ne parle pas du fils aîné qui est la honte de la famille, on ne parle pas de la fille qui vit en concubinage avec un « je ne sais quoi », on ne parle pas du fait que les parents sont échangistes ou du phimosis du petit dernier, etc.
Je connais des gens qui ne prennent jamais la parole de peur de déclencher par mégarde des réprobations. Tout leur semble tabou. Je connais des gens qui vivent des relations totalement délimitées par leurs tabous, ce qui leur interdit toute véritable intimité.

En plus des tabous culturels, nous avons des tabous personnels, issus de notre expérience de la vie. C’est ainsi qu’un ancien alcoolique peut considérer l’alcool comme tabou dans sa maison. Cela lui permet de tenir à distance sa tentation de boire : le tabou sert à renier le désir. C’est pratique ! Nous pouvons mettre un tabou sur tout ce qui nous embarrasse, et faire comme si cela n’existait pas pour éviter d’y être confrontés… Le tabou est un important garde-fou social, puisqu’il instaure des limites de sécurité à l’intérieur desquelles nous cantonnons nos désirs : là, ils n’auront de conséquences néfastes pour personne, y compris nous-mêmes. Nos tabous nous isolent de nos fragilités psychologiques. Mais ils nous empêchent aussi de les guérir, en nous empêchant de les approcher.

A titre de curiosité, voulez-vous tenter d’identifier certains de vos tabous ? De quoi refusez-vous de parler ? Que refusez-vous de faire ? Quelles questions éludez-vous ? Vos tabous sont là, désignés par l’embarras qui vous étreint lorsque, par exemple, quelqu’un évoque certaines péripéties fâcheuses de votre biographie ou de la sienne. Si vous établissez un inventaire de vos tabous personnels, vous verrez que vous avez parfois des arguments pour les légitimer. Certains d’entre eux concernent le bien-être d’autrui : « Il ne faut pas qu’un homme mette son sexe dans la bouche d’une femme de force, car elle serait traumatisée. » D’autres, votre propre bien-être : « Je n’ose parler à personne du fait que j’ai des problèmes sexuels car j’ai peur qu’on se moque de moi. »

Et puis vous verrez que vous avez aussi des tabous qui n’ont d’autre légitimité que celle de l’habitude, du mimétisme culturel, ou de l’obéissance à des critères de moralité. Vous verrez que vous vous interdisez des désirs innocents et des pratiques qui ne nuisent à personne. Vérifiez alors : à qui profite la morale ? Et piégez vos tabous : choisissez-les !

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